Audiences : Succès pour Vivement Dimanche avec Bernadette Chirac

1. Le jeudi 10 mai 2007 à 21:31, par Abonneau Sylvie

A l'attention de monsieur Michel Drucker concernant son émission « Vivement dimanche » du 22 avril dernier.


Mr Chevalet,

J’ai regardé l’émission Au cours de cette dernière Michel Drucker a présenté une spéciale consacrée au TGV et à ses performances. Sur le plateau, le conducteur du record, la seule femme pilote de TGV et des ingénieurs inventeurs de cette motrice, particulièrement performante. Des images du récent record ont été présentées et vous avez contribué en apportant votre témoignage.

Ce que nous avons entendu nous a semblé en complète contradiction avec ce que nous vivons actuellement et les rapports que nous avons avec RFF, nous les futurs riverains ou expropriés de la future LGV Sud Europe Atlantique.

Il est évident que nous ne sommes pas contre le TGV, ses performances, l’image qu’il donne de la France à l’étranger, ni contre tout progrès technologique, quel qu’il soit.

Mais au cœur du sujet, nous avons mesuré en vous écoutant, à quel point les personnes, non concernées, pouvaient faire preuve de cécité (volontairement ou non) concernant les conséquences de tels chantiers.

Que dire des téléspectateurs qui subissent l’émission, se laissent emporter par la magie de la technologie, de la performance, du rêve qu’elle procure dans une société qui en a temps besoin. Il est sûr que si nous n’étions pas de l’autre côté de la barrière, nous nous serions laissés emporter par ce mirage.

Dans cette émission, tout a été mis au profit de la vitesse, de la performance, de la technologie. La sauvegarde de l’environnement n’a pas été oubliée, il est de bon ton de s’en préoccuper actuellement.

Une grande absente des préoccupations, « l’espèce humaine ». S’il en a été quelque peu question, nous, les acteurs involontaires du sujet pouvons les démentir facilement, si toutefois on nous interroge.

Il a été question de vues panoramiques du TGV, mais il n’a jamais été question des indigènes qui se trouvent dans le panorama.

Votre exposé, très succinct, sur l’élaboration du tracé d’une ligne nouvelle, est aux antipodes des réalités du terrain. Les méthodes « modernes » employées par RFF avec l’appui de l’Etat et de certains politiques s’apparentent à celles du film « il était une fois dans l’ouest »

Concernant l’élaboration du tracé, vous ne mesurez pas la frustration et le désespoir des personnes qui ont le sentiment de ne pas être écoutées et être abandonnées à leur sort.
Les riverains ont conscience qu’un « rouleau compresseur » est en marche depuis octobre 1996, que rien ne l’arrêtera, surtout pas eux.

Tout se passe comme si l’intérêt général (pour le projet qui nous concerne, il n’a jamais été discuté), doit systématiquement et brutalement l’emporter, en écrasant le citoyen dans ce qu’il considère comme son bien le plus précieux : son habitation et son cadre de vie.

Comment peut-on au XXI siècle, dans un pays porteur de valeurs démocratiques et humanistes que l’on se plaît à offrir à tous les autres pays du monde, nous refuser le dialogue et nous traiter par le mépris ?

On pourrait imaginer que c’est à l’Etat qu’il revient d’apporter les solutions aux problèmes humains, sociaux, environnementaux et économiques que ses propres choix ont pour effet d’entraîner.

En ce qui nous concerne, nous ne voulons pas d’une LGV au rabais et nous considérons que ce n’est pas aux collectivités territoriales qui ne retirent pour la plupart aucune contrepartie dans un tel projet, de subir pendant une très longue durée, les effets destructeurs de projets insuffisamment financés.

Le tracé qui nous a été imposé, sans discussion, va causer des dommages irréparables pour plusieurs siècles, à nos communes.

Les « responsables » passent leur temps à pratiquer l’esquive, en se tenant soigneusement éloignés de ces « protestataires » qui ne comprennent rien à la beauté des grands projets vus de Paris et qui ont l’audace de se manifester parce qu’on ose toucher à leur cadre de vie. Pour qui se prennent–il ?

Nous considérons que de telles attitudes sont intolérables. Depuis des années nos demandes se heurtent au même silence méprisant.

On mise sur la lassitude des intéressés du terrain pour effacer les problèmes.

Il est grand temps que le développement durable qui fait tellement bien dans les discours, s’exprime concrètement sur le terrain.

Nous constatons avec les élus locaux, que les préoccupations de développement durable et de concertation approfondie avec les territoires concernés, demeurent pour les pouvoirs publics, (quels que soient les discours mensongers tenus sur ces thèmes porteurs d’illusion) des sujets secondaires qui s’effacent devant les aspects financiers et techniques.

Nous demandons simplement que les pouvoirs publics assument les conséquences de leurs décisions, et que les médias ne se fassent pas l’instrument de la propagande d’une minorité placée en haut de la pyramide, mais jouent leur rôle d’information en toute objectivité.


Concernant l’émission produite et diffusée le 22 avril nous considérons que cette émission a manqué d’objectivité et a induit en erreur un bon nombre de téléspectateurs. Cette dernière n’a cessé de faire l’apologie du TGV. On peut s’interroger sur sa finalité : était elle destinée à redorer le blason de la SNCF ? Celui de RFF dont les pertes continuent à se multiplier (283,3 millions d’euros de perte nette en 2006, contre 126 millions en 2005 et 900 millions d’euros de déficit pour la branche fret de la SNCF) ? RFF qui possède aujourd’hui une dette abyssale de 26,7 milliards d’euros.

Il serait bon qu’une émission objective soit réalisée sur le sujet, les réalisateurs qui auraient le courage de la faire seraient surpris par ce qu’ils découvriraient. Nous lançons un appel à candidature.



C’est à la demande des membres de mon association, dont je suis la Présidente, que je vous fais part de notre réaction.
Notre association locale (le Collectif Contre les Nuisances du TGV de Chasseneuil du Poitou et de Migné-Auxances) qui a été créée dans le cadre du projet de ligne nouvelle à grande vitesse Sud Europe Atlantique, a pour objectif :

- de recueillir toutes les informations sur le déroulement des procédures concernant les créations de lignes nouvelles T.G.V.
- d’informer, de sensibiliser les populations et de défendre les riverains des conséquences de la création de la Ligne à Grande Vitesse Sud Europe Atlantique
- de prendre toute initiative et d’engager toute action pour maintenir la qualité du cadre de vie et garantir les intérêts moraux et matériels des riverains.


Cordialement,

La présidente du CCN-TGV

Sylvie Abonneau

tél:

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