Thomas Valentin

Interview de Thomas Valentin, directeur des programmes de M6.

M6 va fêter ses 20 ans. Quelle est votre stratégie pour faire grimper l'audience, qui se situe autour de 12 % ?

C'est moins l'audience qui nous intéresse que la puissance, la capacité à fédérer autour de programmes forts, comme la « Nouvelle Star ». M6 est un groupe, et nous avancerons groupés : d'une part, en développant des chaînes câblées très ciblées, comme Téva et Paris Première, d'autre part, en élargissant notre public à tous les moins de 50 ans.

Vous chassez sur les terres familiales de TF1... Que reste-t-il de votre identité ?

Nous avons prouvé lors de la Coupe du monde qu'on pouvait traiter les événements couverts par d'autres, avec un ton différent. Nous appliquerons cette démarche à nos nouveaux docus, à nos fictions et à l'info. Pour le journal « 12.50 » ou le nouveau mag « 66 Minutes », nous privilégions l'image et la concision.

Cette année, la Société des journalistes a dénoncé, après les coupes effectuées dans un reportage de « Capital » sur la Française des Jeux, un « niveau de censure jamais atteint ».

Il y a eu un différend entre la direction de l'info et la rédaction. Toutes les chaînes connaissent ces discussions musclées. Aujourd'hui, les passions sont retombées. Nous abordons la rentrée sans tension.

Mais avez-vous les armes nécessaires pour couvrir l'actu politique, en pleine période électorale ?

Nous préparons des programmes spéciaux, où l'on donnera la parole aux gens, sans intermédiaire. La politique n'est pas seulement l'affaire des représentants de la nation.

Une stratégie par défaut ? Comment convaincrez-vous les poids lourds de la campagne de s'exprimer sur M6 ?

Nous les inviterons dans nos émissions d'actu régulières, notamment sur le plateau de « T'empêches tout le monde de dormir », le nouveau talk-show de Marc-Olivier Fogiel.

Un talk-show, des JT... Cet alignement sur les grandes chaînes est-il dû à l'essoufflement de la téléréalité ?

Il y a un moment qu'on ne fait plus de téléréalité de première génération, comme le « Loft ». Et nous tournons aussi la page des docus-réalité, type « Pensionnat de Chavagne ». Nous passons un nouveau cap.

Source : 20 Minutes