Le Conseil grec de l'audiovisuel (ERS) a indiqué samedi avoir infligé des amendes d'un total de 730.000 euros aux quatre principales télévisions privées du pays pour leur couverture du viol collectif présumé d'une adolescente bulgare dans un lycée.

La plus forte sanction, 400.000 euros, a été imposée à la station Ant1, pour avoir notamment révélé lors de ses journaux l'identité de la victime présumée et interviewé un des quatre adolescents suspects, a précisé l'ERS, le gendarme des ondes grecques.

La chaine avait également saisi l'occasion pour diffuser lors d'une émission dite d'information des vidéos montrant des pratiques sexuelles d'adolescents.

La TV Alpha devra elle payer 150.000 euros pour des écarts similaires lors de ses bulletins d'information, tandis qu'Alter, qui a diffusé les dépositions de l'adolescente, s'est vu infliger une amende de 100.000 euros. La chaine Méga, qui se revendique comme plus sérieuse que ses rivales, s'en sort avec une amende de 80.000 euros.

Réputées pour leur écarts déontologiques et leur sensationnalisme, les télés grecques sont régulièrement sanctionnées par l'ERS, la plupart du temps sans effet, pour cause de recours judiciaire.

L'affaire du viol, dans un village de l'île d'Eubée (est), a fait la une de l'actualité tout le début du mois, provoquant même l'intervention du président de la République, Carolos Papoulias, qui a dénoncé des phénomènes de racisme.

Après l'ouverture de poursuites pénales contre ses quatre agresseurs présumés, dont les fils d'un policier et d'un enseignant local, la jeune immigrée a fui avec sa mère l'hostilité du village.

Source : AFP