L'Etat de Grace

Coup dur pour France 2. Les aventures de Grace Bellanger, première femme présidente de la République, dans «L'État de Grace», n'emballent pas les Français et encore moins la classe politique féminine. La députée européenne Roselyne Bachelot explique son indignation.

TV Magazine : Que pensez-vous du personnage joué par Anne Consigny?
Roselyne Bachelot : En tant que femme politique, j'ai été profondément irritée par sa stupidité. C'est une midinette nunuche. Non seulement elle est gourde, mais de plus on lui a collé un fiancé idiot. (Rires.) Et je passe sur ses SMS en Conseil des ministres ou ses équipées en pharmacie pour un test de grossesse. C'est grotesque! J'en ai parlé avec des femmes politiques qui sont aussi indignées que moi. Nous pensons collectivement qu'on nous a fait un mauvais coup.

TV Magazine : Mais l'histoire est-elle crédible?
Roselyne Bachelot : On a l'impression que les scénaristes ne connaissent pas le fonctionnement des institutions. Le scénario ne nous apprend pas si nous sommes dans une cohabitation ou non. Si le Premier ministre est issu de la majorité, alors il est forcément tout dévoué à la présidente. Or, elle est totalement seule, sans un ami, ni un allié politique. On n'est pas élu chef d'État sans être à la tête d'un réseau!

TV Magazine : Ça vous semble donc invraisemblable?
Roselyne Bachelot : Oui, car on est loin de la vie politique réelle qui est inouïe! Pour rendre la vérité de notre monarchie républicaine et du spectacle donné par Jacques Chirac, des moyens financiers considérables auraient été nécessaires. Dans le feuilleton, les gardes républicains ne saluent pas la présidente et seuls trois gardes du corps la protègent, alors qu'en réalité cinquante personnes entourent le président! Le rendu est affreusement «cheap»! De plus, c'était commettre une erreur de chronologie que d'avoir programmé ce feuilleton, juste avant la campagne, à un moment où les Français s'intéressent particulièrement à la politique.

Source : TVMAG